La production de cet artiste de 38 ans oscille entre la performance, les arts graphiques, l'installation, la sculpture, la photographie ou le dessin. Eléments tous présents dans le cycle Cremaster. Dès ses débuts, Matthew Barney utilise la performance comme mode d'expression. Ancien athlète, il continue, à travers ce cycle, d'interroger le corps et ses limites. Limites physiques, lorsqu'il se traîne péniblement dans un tunnel gluant, métaphore de l'accouchement, ou lorsqu'il se met en scène avec un plastique sur le visage. Une sensation de malaise émane de cette scène où l'impression d'oppression, récurrente, est ici à son paroxysme. Dans ses apparitions, Matthew Barney multiplie les costumes aussi loufoques que saugrenus et interroge l'identité sexuelle et brouille volontiers le masculin et le féminin, exhibant des sexes hybrides. En questionnant l'indétermination génitale durant les premiers temps de la formation du fœtus, l'artiste new-yorkais travaille sur l'informe, symbole de l'état originel de l'Homme. L'organique, omniprésent, lie les histoires entre elles. Informe et expansive, une crème blanche, typique des matériaux qu'utilise le plasticien comme la cire et la vaseline, apparaît fréquemment, s'installe jusqu'à devenir un matériau incontournable du film, le liant : tissu organique entre les scènes et les films malgré leur apparente autonomie.
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