L'oeuvre de Boris Achour frappe au premier abord par sa radicale hétérogénéité formelle et conceptuelle. Vidéos, sculptures, dessins, peintures, performances, installations, pièces sonores... c'est presque toute la gamme des savoir-faire de l'art contemporain qui est sollicitée par l'artiste, dont chaque projet paraît circonscrire un propos spécifique induisant sa propre logique technique, adaptée au sujet. Des compétences contextualisées, jamais capitalisées et remises en cause à chaque nouvelle pièce. Trajectoire modèle billard plus que bowling. Zigzags. À l'encontre de toute logique stylistique, Achour cherche des échappatoires aux systèmes qu'il met en place. Moins esquive, pourtant, que stratégie du déplacement perpétuel, de l'investigation nerveuse d'une oeuvre à l'autre. Un cauchemar pour la critique d'art à tendance synthétique, qui ne craint rien plus que l'indétermination stylistique et notionnelle. Comment aborder « globalement » un travail si disparate ? Une première proposition : s'y perdre. Battre au rythme disjonctif de l'oeuvre par l'exercice de la libre association d'idées, en dégageant des lignes d'appréhension plus intuitives que posées a priori dans la multitude informe de ces formes.
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