"White Memory ", 2006 (conversation téléphonique)
- Alors ces masques ? Tu les as produits pour l'exposition?
- Oui…Enfin non, j'en avais produit un seul, mais il y a très longtemps, lorsque j'etais étudiant.
- Qu'est-ce qui t'intéresse dans ces thermoformages?
- Et bien, hum…C'est l'utilisation d'une matière et d'une technique, d'ailleurs je les laisse en l'état, je ne les retravaille pas, ils sont comme à leur sortie d'usine, en plaque.
- T'intéresses-tu à la sculpture africaine? Au masque ?
- Oh, pas vraiment, ce ne sont que des copies que j'ai achetées au marché aux puces…
- Alors à l'histoire ? A la mémoire ?
- Hum…Oui un peu. Je m'intéresse surtout à la spoliation.
- Tu veux dire à tous ces objets volés ? Dérobés au fil du temps…
- Oui et du coup à la perte des modèles…À l'écart entre un modèle et sa copie, à la copie de copie. Au vide existant entre eux. Tu sais, il faut vraiment être un spécialiste pour s'y retrouver aujourd'hui !
- Les masques ont l'air fantomatique…
- C'est vrai. Ils ont l'air frappé d'amnésie…
- Et leur surface blanche et lisse ? Le blanc est souvent associé au trou de mémoire…
- Le plastique est achrome. La matière vient se mouler à très haute température sur son modèle, prendre son empreinte et lui arracher ses moindres traces. Au final, ce sont des coquilles vides…
- Alors, c'est une substitution !
- Non, c'est une révélation.
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